Un avantage fiscal pour les dons liés aux intempéries !

Source : Strada Lex

Le SPF Finances a indiqué que les dons en argent effectués pour les victimes des intempéries bénéficient d’un avantage fiscal.

Les règles sont les suivantes :

  • Les Institutions visées

Le contribuable doit faire un don d’argent à l’une des institutions suivantes :

  • La Croix-Rouge de Belgique pour les dons qui leur sont versés directement.
  • Les CPAS pour les dons reçus en soutien à la population de leur commune. Ils peuvent transférer les fonds à des établissements ayant une finalité similaire.
  • Les fonds régionaux des calamités.
  • Les institutions agréées en tant qu’institution
    • dont l’activité vise à aider les personnes nécessiteuses et
    • qui ont fait un appel de fonds pour aider les victimes des inondations.

Les dons collectés par les communes au nom de l’administration communale ne permettent pas d’obtenir l’avantage fiscal.

  • L’Avantage fiscal

Personnes soumises à l’impôt des personnes physiques (IPP). Une réduction d’impôt de 45 % est octroyée si le versement est égal ou supérieur à 40 € (le gouvernement pourrait augmenter la réduction à 60 %).

Sociétés. Le don est déductible si le versement est égal ou supérieur à 40 euros. Le montant déductible passe de 500.000 € à 2.500.000 € pour les dons effectués en 2021. Le plafond de 500.000 € est maintenu pour les dons effectués en dehors de ce contexte particulier.

Baromètre sur la gouvernance des A(I)SBL : mal armées en cas de conflits d’intérêts

Les associations sans but lucratif (ASBL) respectent globalement les règles de gouvernance en Belgique, mais éprouvent des difficultés à honorer toutes leurs obligations et à tirer toute la substance de leurs assemblées et réunions. C’est une des conclusions qu’on peut tirer du premier Baromètre sur la gouvernance des A(I)SBL publié l’UCLouvain, la fédération des employeurs bruxellois BECI, la plateforme de gestion digitale Spreds, le bureau de conseil juridique EY Law et SOCIALware (l’ASBL qui aide les associations à s’équiper en technologie) et qu’évoque le journal L’Echo.

Entre autres difficultés, les responsables des ASBL jugent compliquées la mise à jour du registre UBO (qui recense les bénéficiaires effectifs des associations et entreprises), les procédures de nominations/révocations d’administrateurs et les publications en cas de changement de statuts. La moitié des 95 ASBL interrogées font d’ailleurs appel à un conseiller externe pour les aider à régler ces formalités.

Plus inquiétant, seuls deux tiers des ASBL disent respecter la procédure prévue par le Code des sociétés en cas de conflit d’intérêts potentiel. Le risque d’abus est donc relativement élevé. “Il n’est toutefois pas sûr que tous connaissent bien les règles en la matière, nuance Charles-Albert de Radzitzky, CEO de Spreds. Le concept de conflit d’intérêts reste d’ailleurs assez mal compris: il faut qu’il y ait un intérêt patrimonial opposé à celui de l’association.” Et au sein du tiers défaillant, il en est beaucoup qui déclarent “ne pas savoir” si cette règle est bien respectée.

Autre souci, la présence et le taux de participation aussi bien aux assemblées générales qu’aux réunions des organes d’administration (équivalents du conseil d’administration). 50 % des répondants relèvent des problèmes de disponibilité aux AG et 34 % y regrettent l’absence d’un débat interactif ; ces taux sont de 43 et 32 % pour les réunions de l’organe d’administration. Le danger est dès lors que ces deux instances ne soient que de simples chambres d’entérinement, ce qui ne rime pas avec compétence et bonne gouvernance. “On observe toutefois une participation un peu plus élevée aux assemblées organisées de manière digitale“, note Charles-Albert de Radzitzky.

De même, les ASBL éprouvent des difficultés à attirer des personnes aux compétences riches et variées dans leur organe d’administration. Un problème sans doute lié au fait qu’en général, ces mandats ne donnent lieu à aucune rémunération.

RAPPEL : la Fondation Roi Baudouin aide les ASBL à récolter des dons pour les victimes des inondations

Communiqué de la FRB :

“Les intempéries de juillet ont provoqué de lourdes pertes en termes de vies humaines et de dégâts matériels. Les récits et les images des victimes des inondations nous touchent. Les demandes d’aide sont nombreuses. Nous voulons mobiliser nos moyens, notre savoir-faire et nos réseaux pour renforcer la solidarité des citoyens avec leurs concitoyens. Mais aussi pour soutenir les organisations qui travaillent avec des personnes vulnérables.

Après les inondations, la Croix-Rouge est immédiatement entrée en action, tant pour collecter des dons (sur le compte BE70 0000 0000 2525) que pour coordonner les actions des volontaires.

L’aide humanitaire d’urgence n’est pas l’activité principale de la Fondation Roi Baudouin, mais nous voulons apporter notre pierre à l’édifice et contribuer à aider. Nous réfléchissons à la manière dont nous pouvons, à moyen terme, travailler avec les autorités locales et les acteurs sur le terrain pour assurer une approche plus structurée des besoins locaux. Mais dès à présent, – en complément de l’action menée par la Croix-Rouge –, la Fondation Roi Baudouin met plus que jamais ses formules philanthropiques à la disposition des autorités locales, des associations et des écoles qui veulent contribuer à la reconstruction de leur quartier, village, ville ou région. Nous facilitons ainsi la solidarité locale en faveur de projets ciblés : la reconstruction d’une aire de jeux, d’un espace au sein d’une maison de quartier, l’équipement d’une école…

Différents Fonds gérés par la Fondation Roi Baudouin, – que ce soient nos fonds régionaux dans le Limbourg et l’Ostbelgien, les Fonds d’entreprise et les Fonds d’individus –, sont déjà à l’œuvre.

Vous aussi voulez agir pour les victimes des inondations dans votre région ? Notre Centre de Philanthropie est à votre disposition pour vous conseiller. Merci d’avance pour votre engagement qui fait chaud au cœur.

En pratique

Les dons à partir de 40 € donnent droit à une attestation fiscale. Plus d’infos sur notre site https://www.kbs-frb.be.

Le travail associatif possible dans les activités socio-culturelles : la loi est parue

La loi du 20 juillet 2021 porte extension du champ d’application de la loi du 24 décembre 2020 relative au travail associatif.

La Cour constitutionnelle a annulé la loi du 18 juillet 2018 relative à la relance économique et au renforcement de la cohésion sociale (arrêt n° 53/2020).

Un cadre temporaire pour le travail associatif a été créé dans la loi du 24 décembre 2020, tenant compte des objections émises par la Cour constitutionnelle.

La présente loi a pour but d’étendre le champ d’application de la loi du 24 décembre 2020 relatif au travail associatif en insérant des activités anciennement visées à l’article 3, 5° et 15°, de la loi annulée du 18 juillet 2018. Il s’agit des catégories suivantes :

  • accompagnateur artistique ou technico-artistique dans le secteur des arts amateurs, le secteur artistique ainsi que le secteur de l’éducation culturelle ;
  • animateur de formations, de conférences, de présentations ou de spectacles sur des thèmes culturels, artistiques et sociétaux dans le secteur socio-culturel, de l’éducation culturelle, de l’éducation artistique et des arts.

Cette extension de la loi sur le travail associatif du 24 décembre 2020 vise les activités socioculturelles qui sont organisées sur une base non commerciale et sont de nature non économique. Il n’est pas exclu que, dans certains cas, les utilisateurs ou les participants doivent acquitter une contribution financière.

La présente loi, que nous vous annoncions dans un article du 19 mai (Régime temporaire pour le travail associatif : le socio-culturel aussi | Maison pour associations), a été publiée au Moniteur belge le 23 juillet 2021.

Charleroi : le CPAS débloque 43.000 € pour soutenir 16 projets sociaux à portée de sociale, culturelle, humanitaire

Le montant global dédié cette année à cette opération est de 43.015 euros. Ces projets présentés concernent la lutte contre toute forme d’exclusion, le renforcement du lien social et l’impact positif sur les personnes en situation de précarité. L’aspect innovant et le nombre de personnes potentiellement concernées ont également été pris en compte.

Le budget maximum accordé par projet est de 3.500 euros et, bien entendu, chacun des projets retenus fait l’objet d’une convention avec le CPAS afin de s’assurer de la bonne fin de la subvention octroyée.

Les projets retenus :

– La Chorale citoyenne « Les Motivés » recevra 3.500 € afin de soutenir le projet « 10 ans d’engagement associatif et perspectives » dont l’objectif est de créer de manière participative un projet rassembleur visant à construire de nouvelles collaborations pour l’avenir.

– Le « Comité Solidarité Jeunesse » recevra 3.500 € afin de soutenir le projet « Solidarity Square » pour l’aménagement d’un square de rencontre.

– L’ASBL « Ecole des Jeunes Futsal Joseph de Farciennes » recevra 3.500 € afin de soutenir le projet « Futsal inclusif » dédié aux jeunes du quartier au travers de stages sportifs sur Gilly.

– Madame Monique Votquenne pour « Les Zabattoirs » recevra 3.450 € afin de soutenir le projet « Ateliers multi sensoriels » pour les enfants du quartier des Abattoirs âgés de 6 à 12 ans.

– L’ASBL « FADD Solidarité » recevra 2.500 € afin de soutenir le projet « Accompagnement numérique » qui vise l’accompagnement individuel et/ou collectif aux TIC d’un public en situation de précarité dont des primo-arrivants.

– La SPRL « Home sweet coop » recevra 3.500 € afin de soutenir le projet « L’Impasse Duperroy pour une vie communautaire » dans l’aménagement d’un local communautaire et d’un potager collectif.

– L’ASBL « Bouge » recevra 2.500 € afin de soutenir leur nouveau projet « soutien scolaire ».

– L’ASBL « Quartier Monceau Parc » recevra 2.200 € afin de soutenir le projet « Décore ta façade » pour la distribution de sapins par un groupe d’habitants aux habitants.

– L’ASBL « Régie des quartiers de Charleroi – SAC de Charleroi » recevra 1.514 € afin de soutenir le projet « Le potager convivial ».

– L’ASBL « Régie des quartiers de Charleroi – SAC de la Docherie » recevra 702 € afin de soutenir le projet « Give box : une nouvelle vie ».

– L’ASBL « Régie des quartiers de Charleroi – SAC de Lodelinsart » recevra 600 € afin de soutenir le projet « Nos balcons font la fête » pour la réalisation d’une serre et la création d’effaroucheurs.

– L’ASBL « Club socio-culturel Iragi » recevra 3.000 € afin de soutenir le projet « Echanges multiculturels entre voisins ».

– L’ASBL « Relais social du pays de Charleroi » recevra 3.049 € afin de soutenir le projet « Les Etats généraux du social : une approche participative » visant à la création d’espaces de réflexions/échanges entre personnes sans-abri et travailleurs sociaux.

– L’ASBL “Le Triangle” a reçu 3.500 € afin de soutenir le projet « Espace bien-être. Restez dans l’bain ». Le projet a pour objectif de réduire l’exclusion, renforcer le lien social au travers de la mise à disposition d’un espace lavoir ainsi que d’une douche pour les personnes sans-abri de l’accueil de jour.

– L’ASBL “La Faim du mois” sera subsidiée à hauteur de 2.500 € pour son projet « Nous restons des étudiants ». Ici, on veut lutter contre les exclusions et avoir un impact positif sur les personnes en situation de précarité en aidant des étudiants au niveau fournitures scolaires, d’hygiène et alimentaires.

– On notera enfin une aide de 3.500 € pour l’ASBL « Nos amis de la rue » afin de soutenir le projet « Calendriers » Ces derniers seront créés pour et avec des sans-abri dont la vente leur amènera une rentrée financière.

Inondations : la Croix-Rouge appelle aux dons et va fournir des repas chauds dans la durée aux sinistrés

Inondations : la Croix-Rouge appelle aux dons et va fournir des repas chauds dans la durée aux sinistrés

« Nous en sommes déjà à 3,9 millions € récoltés pour les inondations, provenant d’environ 10.000 dons. Sans parler des gens qui donnent nourriture et vêtements ou qui viennent avec seaux et raclettes. Une telle solidarité, c’est du jamais vu ! », confie aux journaux Sud Presse Marie Masset, directrice communication et marketing à la Croix-Rouge de Belgique. « Il faut dire que nous n’avons jamais connu une catastrophe de cette ampleur dans notre pays. La population, qu’elle soit de Wallonie, Bruxelles ou Flandre, a envie d’être solidaire. On a une responsabilité énorme envers tous ces gens et entreprises qui donnent. À nous de redistribuer au mieux ».

À ce jour, 700.000 € ont déjà été dépensés dans l’aide d’urgence : achat de 10.000 lits de camp et matelas, de brancards, de défibrillateurs, de nourriture, d’eau, premiers soins aux blessés (nombreuses dermatites chez ceux qui sont restés longtemps dans l’eau). « Nous avons installé des postes de soins et de soutien psychologique dans toutes les zones sinistrées et un hôpital de campagne à Verviers dans une grande tente gonflable. Nous avons aussi créé un centre à Dolhain où les médecins peuvent consulter et prescrire les médicaments ». La Croix-Rouge a aussi ouvert des centres d’hébergement à Han-sur-Lesse, Banneux, Verviers.

Face à une tragédie de cette ampleur, l’ONG va devoir être créative. « Nous commençons un test de distribution de repas chauds aux sinistrés, avec l’aide de bénévoles et de demandeurs d’asile à bord de quatre camionnettes. Car la plupart des victimes des inondations seront sans électricité ni gaz pour un bon moment. On planche aussi sur une solution ambulante pour cuisiner dans les rues, style food trucks. On va aussi tester la distribution de bons alimentaires. »

Passée cette phase d’urgence, il s‘agira d’évaluer et de cartographier les besoins. Pourront alors se mettre en place : des aides alimentaires plus pérennes, des chèques à la réinstallation, des versements d’argent ou d’autres choses à inventer. « Gérer ce genre de catastrophe fait partie de notre ADN », termine Marie Masset. « Protéger la santé, le droit et l’accès à une vie digne est notre objectif. Merci déjà pour cet élan de solidarité et… chacun peut donner selon ses possibilités. »

Le n° de compte de la Croix-Rouge : BE70 0000 0000 2525. Vous pouvez indiquer “inondations” en référence.

TVA : les déclarations d’identification, de modification ou de cessation d’activité se font désormais online

TVA : les déclarations d’identification, de modification ou de cessation d’activité se font désormais online

Les ASBL assujetties à la TVA doivent, comme tout autre assujetti, rentrer différentes demandes au service compétent de l’administration en charge de la TVA dont elles relèvent.

Depuis le 12 juillet 2021, de telles demandes doivent obligatoirement être rentrées en ligne.

Il s’agit de trois sortes de déclarations :

– La demande d’identification à la TVA de commencement d’activité (formulaire 604A). Toute personne physique ou morale doit, avant d’exercer une activité économique qui lui octroie la qualité d’assujetti à la TVA, introduire cette demande.

– La déclaration de modification (formulaire 604B). En cas de modification des informations qui figuraient dans la demande d’identification à la TVA (adresse fiscale, régime d’imposition, numéro de compte bancaire…), ce changement doit être signalé dans un délai d’un mois.

– La déclaration de cessation d’activité TVA (formulaire 604C). Cette déclaration doit être complétée dans le mois.

Pour plus d’infos, consultez : https://finances.belgium.be/…/debut-fin-modification…

Finances, bénévoles… témoignages : l’impact de la Covid sur les associations

Finances, bénévoles… témoignages : l’impact de la Covid sur les associations

Les journaux “L’Avenir” dressent le constat, témoignages à l’appui : les associations en Wallonie ont été le plus touchées par la crise du coronavirus.

En février, divers bourgmestres interrogés manifestaient la même crainte : quel sera l’impact du coronavirus sur le secteur associatif, celui qui fait battre le cœur de votre commune, de votre village ? Comités des fêtes, clubs sportifs, fanfares… les associations forment un véritable tissu social. Et c’est la perte de ce tissu qui inquiétait les mandataires. Publié fin 2020 (voir l’article dans nos pages “actualités” : La Fondation Roi Baudouin vous présente son rapport d’activités 2020 | Maison pour associations), le baromètre des associations réalisé à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin dressait déjà un tableau assez pessimiste. 49 % des associations interrogées disaient avoir connu une dégradation de leur situation financière au cours des douze derniers mois (contre seulement 19 % en 2018). 95 % estimaient que la cause était la crise du Covid-19. Et un tiers d’entre elles ne prévoyaient pas d’amélioration pour l’année à venir.

Les associations wallonnes durement frappées

Ce baromètre interrogeait des associations de toutes tailles et actives dans tous les secteurs. Mais les associations les plus impactées par des problèmes financiers sont celles de petite taille, situées en Wallonie, actives dans le secteur culturel et des loisirs. Christian Leclercq est bourgmestre de Silly et président du festival «Théâtre au vert» à Thoricourt. Il confirme la situation financière compliquée. « Nous avons organisé le festival l’an passé avec une réduction de jauge de 75 %, ce qui nous a amené une importante perte de recettes propres. Nous avons aussi engagé durant les 4 jours des comédiens pour assurer le bon respect des règles sanitaires. C’était une manière pour nous de théâtraliser la crise sanitaire et surtout d’engager des comédiens. Les frais sanitaires nous ont coûté près de 5 000 €. » Cette année, le festival fête ses 20 ans. « On a beaucoup moins d’argent en caisse mais la même énergie pour retrouver notre public avec des jauges plus favorables. Même si on est encore à 40 % de pertes

Coûts fixes et confiance

À Namur, l’ASBL Namur Events organise plusieurs événements grand public au fil de l’année (Apéros namurois, Namur Capitale de la bière…). Depuis mars 2020, ce sont une dizaine d’événements qui ont dû être annulés. « L’impact principal est évidemment financier. Les coûts fixes restent (location d’une zone de stockage, comptable, assurances, etc.) mais plus rien ne rentre. » Et les finances de l’association auraient pu être encore plus touchées, comme nous le précise Émilien Watelet : « Pour l’édition de juillet 2020 de Namur Capitale de la bière et du terroir, plusieurs acomptes avaient déjà été payés et tous les exposants avaient réglé leur participation. Heureusement, leur confiance a été d’un grand support. La majorité d’entre eux a en effet décidé de nous laisser le montant pour l’année suivante. Et finalement, ce sera pour 2022, car les conditions d’organisation pour un événement de 10.000 personnes sur 3 jours sont encore trop floues pour espérer une préparation sereine et un événement pérenne. »

Privée de locations

Les pertes financières peuvent aussi provenir de locations de salle annulées, comme le confie à L’Avenir Jacques Jacquemart, secrétaire de l’ASBL Le D’Zy, à Ferrières (province de Liège). « Le D’Zy n’organise pratiquement aucune activité, mais loue ses locaux pour des fêtes publiques ou privées, pour des camps de jeunes… Nous louons également sur le long terme l’ancien logement du café. Les seules recettes sont donc les locations. Nous ne bénéficions d’aucun subside. Outre les entretiens et réparations d’infrastructures (en moyenne 3 000€ par an), les dépenses principales sont les assurances (+/– 2 043 € par an) et le précompte immobilier (+/– 2 350 € par an ). Ces trois postes représentent donc +/– 142 € par semaine ! » Le secrétaire a fait ses comptes : « Nous avions 45 réservations fermes pour l’année 2020. Suite aux mesures sanitaires, de nombreux locataires ont été contraints d’annuler leur réservation. Nous avons remboursé les acomptes. Nous avons perdu 25 réservations, ce qui représente 46,8 % de nos recettes. »

Disparition des bénévoles

Sans ses bénévoles, que serait le monde associatif ? Sur l’aspect humain, le Covid a également eu un impact. Une association belge sur trois a perdu 50 % de ses bénévoles. La perte de bénévoles, la disparition de liens sociaux a un impact humain difficilement chiffrable mais bien présent. « Cette crise sanitaire laissera assurément des traces dans tout ce qui associatif; la perte de contacts, l’interruption des activités, l’annulation répétée d’événements, tout cela sera difficile à récupérer malgré les contacts entretenus par mails, SMS ou courriers, nous raconte Jean Marchal, président du cercle philatélique «Zéphir Demanet» à Hastière. Néanmoins, le plus important était et reste de nous préserver les uns les autres afin d’espérer une vraie remise en route de nos activités philatéliques. »

Comment renouer avec les bénévoles ?

« Ce sont essentiellement les grandes et très grandes associations qui ont perdu des bénévoles », contextualise Sophie Van Malleghem (Fondation Roi Baudouin). C’est donc plus facile de relancer un appel aux bonnes volontés. En Belgique, un bénévole sur trois étant âgé de plus de 60 ans, le tissu associatif pourrait ressortir fragilisé par la crise. Une association locale ayant perdu une cheville ouvrière risque, par exemple, d’avoir du mal à se relancer, voire à survivre. Pour les autres, la coordinatrice de projets dans le programme «Engagement sociétal» de la Fondation Roi Baudouin conseille de travailler sur la communication et la transparence. « Mais je pense qu’il y a une attente de la part des membres de se retrouver, de retrouver le collectif et de faire corps ensemble. » Emmeline Orban, secrétaire générale de la Plateforme francophone du volontariat, est un peu plus mitigée : « Le sentiment d’attachement s’est effrité. Il y a beaucoup de questionnements concernant la reprise, est-ce que ça va encore être comme avant ? Il ne faut pas négliger la peur de retrouver des gens, de revenir au contact. C’est compliqué, la peur de l’autre. Et puis, il ne faut pas oublier que des volontaires ont perdu le contact car ils n’utilisent pas de mails. » Depuis 2017, Katel Freson est en contact avec le monde associatif, via l’ASBL Générations solidaires. Un monde qu’elle a vu s’adapter à la crise du coronavirus. « Je ne veux pas venir avec un regard de Bisounours mais je constate que les associations ont su se réinventer pour garder le contact avec le public. Elles ont profité de ce temps d’arrêt forcé pour repenser de nouveaux projets. » Une résilience également soulignée par Sophie Van Malleghem et Emmeline Orban.

De l’agonie à l’espoir

Du côté d’Arlon, le club photo IRAS (Image-Rail Arlon-Stockem) est également sorti du Covid lessivé. « Si, au début, beaucoup de membres ont sorti leur appareil photo et envoyé au groupe, par internet, une image, au fil du temps, la source s’est tarie, les membres ont déserté et certains ont même démissionné, explique Guy Heurion, le président. L’un de nous a résumé l’état dans lequel se trouve le club: agonie. Mais le désespoir ne fait pas partie de notre vocabulaire: nous espérons une reprise de nos activités et un regain d’intérêt, des retrouvailles physiques, une émulation et la réalisation d’un vrai salon qui fera revivre notre club. » Un espoir partagé aux quatre coins de la Wallonie.

Les subsides et aides exceptionnelles ont permis à des associations de garder la tête hors de l’eau

Sophie Van Malleghem (Fondation Roi Baudouin) met en avant la stabilité financière qui était ressortie du baromètre pour l’année 2018 et la dégradation de 2020. « Toutefois, le secteur associatif est fortement soutenu par les acteurs publics. Les subsides publics touchent 7 ASBL sur 10. » L’État joue, selon elle, un rôle de filet de sécurité. « Il agit comme un ralentisseur.” Un filet qui peut se traduire par la mise à disposition gratuitement d’installations. Durant la crise, la Fondation Roi Baudouin a d’ailleurs lancé une série d’actions de soutien en lançant des appels spécifiques. Une démarche inhabituelle : «Normalement, nous ne travaillons pas dans l’urgence », précise Sophie Van Malleghem. Le montant et le nombre d’associations bénéficiaires donnent une idée de l’impact de la pandémie. Rien que lors de la première vague du printemps 2020, « 800 organisations et associations ont reçu une aide de 10 000 €, pour un montant de quelque 8 millions d’euros », indique la fondation.

Réserve et débrouille

À côté de ces aides, les associations ont dû puiser dans leurs fonds de réserve (quand elles en avaient) ou tenter de trouver des solutions. L’association du D’Zy, par exemple, a reporté certains travaux. « Nous avons aussi obtenu la suspension provisoire de remboursement du capital d’un emprunt fait lors de la rénovation de la toiture, ce qui augmente hélas les intérêts totaux. » 2022 devrait être cruciale pour quantité d’associations.

Charleroi : 70.000 € pour le secteur associatif !

Charleroi : 70.000 € pour le secteur associatif !

En avril dernier, la Ville de Charleroi lançait un appel dédié au secteur associatif non-subventionné. Le Conseil communal avait préalablement voté le règlement de cet appel le 29 mars. Sur proposition de l’échevine de la Participation et des Quartiers Julie Patte, la Ville répondait ainsi au S.O.S lancé par de nombreuses associations ne bénéficiant d’aucune aide publique et qui ont subi durement les effets de la crise sanitaire, notamment en raison de l’annulation de projets et d’activités génératrices de recettes.

Après analyse des dossiers et pièces justificatives par les services de la Ville assistée de la Maison Pour Associations, le Conseil communal a attribué un soutien exceptionnel de 2.499 € à 28 associations carolorégiennes pour un montant global de 69.972 €. Ce montant leur permettra de faire face à leurs frais de fonctionnement.

La Ville a reçu 54 demandes dont 28 répondaient aux conditions d’octroi telles que les obligations légales, la durée d’existence et l’absence d’autre aide publique.

« Nous sommes vraiment heureux d’avoir pu entendre cet appel à l’aide car le secteur associatif est un acteur important de notre système économique et social » explique Julie Patte dans La Nouvelle Gazette. « Or, poursuit-elle, une partie de celui-ci était passée à travers les mailles du filet d’aides exceptionnelles. Ce soutien modeste leur évitera la pure et simple disparition dans certains cas. Parmi les associations aidées, on trouve de petites structures actives dans des domaines aussi variés que la prévention, la jeunesse, le soutien scolaire, l’aide aux plus démunis, les loisirs, la cohésion sociale, l’animation dans les quartiers… ».

Tous les crédits n’ayant pas été épuisés (la subvention était plafonnée à 2.499 €), la Ville lancera probablement un nouvel appel en septembre, assorti de règles assouplies.

Charleroi : la monnaie locale Carol’or va rester !

Charleroi : la monnaie locale Carol’or va rester !

La campagne d’échange se clôturait ce 30 juin. L’échevin des Finances et le trésorier de l’ASBL dressent un bilan dans le journal L’Avenir.

Dix mois après les premières vagues d’envoi de titres carol’or, cette mesure de relance s’achève sur un taux d’exécution de 81 %. « L’encaissement des titres a représenté une dépense d’un peu moins de 3,5 millions d’euros, selon l’échevin en charge des Finances Thomas Parmentier. Mais 45 000 titres n’ont pas été présentés par leurs bénéficiaires, ni dans les commerces partenaires, ni au comptoir d’échange de l’ASBL dans la rue de la Montagne. »

C’est donc un montant de 909 000 euros qui ne sortira finalement pas des caisses de la Ville.

Le total des dépenses dépasse de loin les prévisions. Comme le remarque le trésorier de l’ASBL Carol’or, Jean-Marie Verbeght, des opérations semblables menées à l’étranger ont rarement mobilisé plus de 70 % des participants. « Or, nous sommes 10 % devant, c’est donc un indéniable succès», analyse l’échevin Parmentier.

La devise locale a gagné en notoriété : les conditions fixées afin de booster les circuits courts ont permis de recruter 450 commerces et artisans locaux, qui, grâce à leur adhésion, ont eux-mêmes attiré des clients qu’ils ont en large partie fidélisés. L’étape suivante, c’est de favoriser le recours aux carol’ors pour le paiement des prestations B to B, entre professionnels. « C’est un phénomène pour lequel il n’existe aucun outil de mesure, selon le trésorier. Plus on parle de la monnaie locale de Charleroi, plus on encourage son utilisation. »

L’ASBL a fait face ces derniers jours à un afflux de citoyens venus échanger leurs titres en coupures. Ces opérations n’ont toutefois concerné qu’un infime pourcentage d’habitants, quelques centaines à peine, sur plus de 202 000. À l’échelle de la ville, Thomas Parmentier pointe deux chiffres : 4 500 appels ont été reçus au numéro gratuit 0800 mis en place au sein de l’administration, auxquels il faut ajouter 500 demandes d’info par mail. En termes d’image, Charleroi tire les marrons du feu : « Dans le monde, aucune autre Ville n’a émis autant de monnaie locale dans son économie, souligne le trésorier, Jean-Marie Verbeght. Cela nous a valu de nombreuses marques d’intérêt d’autres Communes wallonnes. »