La campagne d’échange se clôturait ce 30 juin. L’échevin des Finances et le trésorier de l’ASBL dressent un bilan dans le journal L’Avenir.

Dix mois après les premières vagues d’envoi de titres carol’or, cette mesure de relance s’achève sur un taux d’exécution de 81 %. « L’encaissement des titres a représenté une dépense d’un peu moins de 3,5 millions d’euros, selon l’échevin en charge des Finances Thomas Parmentier. Mais 45 000 titres n’ont pas été présentés par leurs bénéficiaires, ni dans les commerces partenaires, ni au comptoir d’échange de l’ASBL dans la rue de la Montagne. »

C’est donc un montant de 909 000 euros qui ne sortira finalement pas des caisses de la Ville.

Le total des dépenses dépasse de loin les prévisions. Comme le remarque le trésorier de l’ASBL Carol’or, Jean-Marie Verbeght, des opérations semblables menées à l’étranger ont rarement mobilisé plus de 70 % des participants. « Or, nous sommes 10 % devant, c’est donc un indéniable succès», analyse l’échevin Parmentier.

La devise locale a gagné en notoriété : les conditions fixées afin de booster les circuits courts ont permis de recruter 450 commerces et artisans locaux, qui, grâce à leur adhésion, ont eux-mêmes attiré des clients qu’ils ont en large partie fidélisés. L’étape suivante, c’est de favoriser le recours aux carol’ors pour le paiement des prestations B to B, entre professionnels. « C’est un phénomène pour lequel il n’existe aucun outil de mesure, selon le trésorier. Plus on parle de la monnaie locale de Charleroi, plus on encourage son utilisation. »

L’ASBL a fait face ces derniers jours à un afflux de citoyens venus échanger leurs titres en coupures. Ces opérations n’ont toutefois concerné qu’un infime pourcentage d’habitants, quelques centaines à peine, sur plus de 202 000. À l’échelle de la ville, Thomas Parmentier pointe deux chiffres : 4 500 appels ont été reçus au numéro gratuit 0800 mis en place au sein de l’administration, auxquels il faut ajouter 500 demandes d’info par mail. En termes d’image, Charleroi tire les marrons du feu : « Dans le monde, aucune autre Ville n’a émis autant de monnaie locale dans son économie, souligne le trésorier, Jean-Marie Verbeght. Cela nous a valu de nombreuses marques d’intérêt d’autres Communes wallonnes. »